Quelle place pour le Lynx boréal dans les Vosges aujourd’hui ?

Le lynx, animal mystérieux encore aujourd’hui méconnu, fut longtemps ignoré jusqu’à son extinction en France à la fin du XVIIème siècle. Depuis la réintroduction de lynx originaires des Carpates dans les années 1970-1980, l’espèce a recolonisé le Jura et les Alpes. Ce ne fut pas le même succès dans les Vosges, où d’une dizaine de lynx sur les 21 réintroduits sont morts rapidement ou ont disparu.

Actuellement, le lynx est une espèce classée ‘en danger’ sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Bien que présente dans l’Est de la France (dans le Jura notamment), les populations européennes sont divisées et très vulnérables aux fragmentations de leurs habitats. Les collisions routières sont une des causes principales de mortalité de l’espèce. Il est important de maintenir et d’aménager des corridors écologiques pour connecter entre eux les individus et ainsi optimiser le brassage génétique des populations.

Un nouveau projet de réintroduction du lynx est actuellement en cours dans la partie allemande de la réserve Biosphère Transfrontalière des Vosges du Nord – Pfälzerwald où 5 lynx ont été relâchés en 2016. Il prévoit la réintroduction de 20 spécimens sur une période de 5 cinq ans. Ce projet mobilise de nombreux acteurs (Fédération des chasseurs, Office des Forêts du Palatinat, fédération des éleveurs, Parc naturel régional des Vosges du Nord, etc.) et prévoit des actions pédagogiques de sensibilisation et de concertation à l’échelle locale. Cet effort de concertation permettra-t-il l’acceptation du retour du lynx et un changement de regard et de comportement, par rapport à la réintroduction – souvent délicate – d’un prédateur, comme c’est le cas pour le loup et l’ours ?

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Le mardi 21 février, le GEPMA (Groupe d’Etude et de Protection des Mammifères d’Alsace) organise une conférence sur ce sujet animée par Christelle Scheid, éthologue. Elle a publié en 2013, « Le lynx a-t-il encore sa place dans les Vosges ? », dans lequel elle évalue les tentatives de réintroduction menées en Europe de 1970 à 2011.

Pour en savoir plus sur le lynx et ce projet, venez nombreux le mardi 21 février au Musée Zoologique de Strasbourg, au 12 rue de l’Université. La conférence débutera à 20h. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter le GEPMA au 03.88.22.53.51 ou par mail à contact@gepma.org

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Le Groupe d’Etude et de Protection des Mammifères d’Alsace (GEPMA)

 

Crée en 1993, à l’initiative de chiroptérologues alsaciens, le Groupe d’Etude et de Protection des Mammifères d’Alsace est une association très dynamique, qui a pour objectif de promouvoir la connaissance et de protéger les mammifères sauvages et leurs habitats en Alsace. Regroupant une centaine de membres, l’association développe trois axes principaux, à savoir la connaissance, la protection et la sensibilisation.

 

 

Le GEPMA est un partenaire du projet Life+Alister en faveur du Grand Hamster et organise une quarantaine d’animations par an sur ce sujet. Depuis 2002, l’association a crée un groupe de travail spécifique appelé « Réseau Blaireau ». Face à la destruction par piégeage ou au dérangement, le GEPMA et de nombreux bénévoles ont travaillé au suivi de l’espèce pour recueillir des données permettant de faire progresser la connaissance sur le blaireau en l’Alsace et la situation de sa population. L’étude a permis de répertorier environ 1200 terriers dont la moitié est suivie annuellement. Pour cela, le GEPMA peut compter sur le soutien de bénévoles motivés et recherche continuellement de nouvelles personnes désireuses de s’investir, ne serait-ce que pour suivre à plus ou moins long terme les terriers et confirmer leurs présences.

 

 

L’association travaille également beaucoup sur la chauve-souris. Elle anime en effet, un Plan Régional d’Actions chiroptères, validé par le CRSPN depuis 2014. Face à la régression des espèces de chiroptères, elle développe  une opération refuge pour les chauves-souris. Le premier refuge a été crée sur la commune de Liebsdorf. Actuellement, le GEPMA effectue des comptages d’hiver en lien pour le suivi du Plan d’Actions. Le GEPMA est une association très active qui travaille en partenariat avec la LPO ou d’autres associations du réseau Ariena comme SINE ou la maison de la nature du Delta de la Sauer.