Les héritiers des mines du Val d’Argent

L’Association Spéléologique pour l’Etude et la Protection des Anciennes Mines (ASEPAM), située à Sainte-Marie-aux-Mines, cumule un gros travail scientifique sur le patrimoine minier de la vallée en vue de sensibiliser les différents publics à son histoire et à la problématique de l’épuisement des ressources.

© ASEPAM

Le Val d’Argent, un massif minier remarquable d’Europe

Au cœur des Vosges moyennes, la vallée de Lièpvre s’étend sur un vaste territoire forestier. Sa position entre le massif vosgien et la plaine d’Alsace, lui confère un rôle de carrefour économique dès le Moyen-Age.

Située sur la fracture vosgienne, Sainte-Marie-aux-Mines possède une grande diversité de roches. La vallée connaît une aventure minière dès le Moyen-Age et une prospérité certaine grâce à ses mines d’Argent.

Exploitée à partir de 1549, la mine Saint-Louis compte parmi les filons métallifères les plus riches de France, d’après Joseph Gautier, actuel président de l’ASEPAM et chercheur en archéologie à l’Université de Mulhouse.
L’exploitation de la mine s’arrête en 1570, à cause du coût de l’extraction du minerai, devenue trop onéreuse.
La réouverture de la mine, au XVIIIème siècle, provoque un renouveau économique qui s’interrompt cette fois du fait de l’inondation des galeries.

Forte de la richesse de son patrimoine minier et face aux pillages des mines, l’association spéléologique pour l’étude et la protection des anciennes mines (ASEPAM), est créée en 1981, dans le but d’étudier et de préserver le patrimoine minier de la vallée.

Sensibiliser pour préserver

En 2002, l’association intègre le réseau Ariena pour contribuer à sensibiliser les publics à l’environnement.
Une sensibilisation, qui ne porte pas seulement sur le patrimoine minier du Val d’Argent., d’après Joseph Gautier. « Car l’avantage ici, c’est qu’on a un parfait exemple de l’exploitation d’un patrimoine naturel et des problématiques liées à l’épuisement des ressources. », ajoute-t-il.
« Dans le cadre du charbon, on voit bien qu’une fois le gisement exploité, il n’y en a plus et il faut en trouver un autre (ou il faut chercher une autre solution !). »

Un message mis en avant aujourd’hui dans les visites organisées par l’association qui fait le parallèle entre la consommation des énergies fossiles, ses conséquences sur la planète et la nécessité de diminuer notre consommation d’énergie.

Un travail de “fouille“ ?

Ce travail de sensibilisation s’appuie sur les études réalisées en amont par les bénévoles de l’association. L’ASEPAM a la chance de pouvoir compter sur des adhérents compétents, aux profils variés. Ils sont 82 au sein de l’association – dont une cinquantaine de membres très actifs dans la préparation des événements et des visites – mais tous passionnés par le sujet. L’ASEPAM compte parmi ses bénévoles des historiens, des géologues ou des passionnés de minéraux, des spéléologues amateurs, des jeunes et des retraités de tous les âges.

Céline Benoît, coordinatrice de l’association, mentionne d’ailleurs cette particularité : l’association c’est avant tout le travail scientifique et la passion des bénévoles. Un savoir scientifique au service de la valorisation du patrimoine, dont les bénévoles sont les principaux acteurs.

© ASEPAM

D’ailleurs les chantiers de bénévoles sont vite devenus un événement incontournable de l’été ! Ils sont ouverts à tous les publics comme le mentionne Robert, bénévole depuis cinq ans. L’ASEPAM attire des scientifiques, sur les chantiers d’été, qui sont reconnus au niveau national et international. Mais le but est également de faire venir des personnes qui souhaitent découvrir la vallée et son patrimoine.

L’occasion pour les non-connaisseurs de découvrir les pratiques des mineurs du XVIème siècle et leur utilisation de l’environnement.

Alexandre Coelho

 

Infos pratiques

5 rue Kroeber Imlin
68160 Sainte-Marie-aux-Mines
Tél. : 03 89 58 62 11

Site internet : http://www.asepam.org/
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/asso.asepam

La plupart des visites se font l’après-midi,
à partir de 14h, pour 3h dont 1h
minimum sous terre. Le calendrier est ici :
http://asepam.org/Accueil1visites.html